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Mon travail saisonnier en Norvège à Måløy | Industrie de la pêche

Après un long premier voyage de 4 mois, me voilà à nouveau dans la vie active. Cette fois, pour un travail saisonnier à Måløy en Norvège. Par où commencer ?

Imaginez-vous quitter votre confort habituel pour atterrir à Måløy, un petit port niché entre Bergen et Ålesund, loin des lumières d’Oslo. Ne vous attendez pas à une retraite paisible pour autant entre la mer, le poisson, les collègues venus des quatre coins du monde et les surprises que la Norvège a à offrir. Alors, si l’aventure ne vous effraie pas, laissez-moi vous faire découvrir un autre mode de vie dans le Grand Nord. Et rien de tel qu’un travail saisonnier en Norvège pour économiser pour votre prochain voyage.

Måløy dans les fjords norvégiens

Un travail saisonnier en Norvège à Måløy, ça ne s’invente pas ! Måløy est un véritable trou perdu sur une petite île de la municipalité de Vågsøy dans les fjords norvégiens, à peu près à mi-distance entre Bergen et Ålesund. C’est quand même relativement loin d’Oslo, surtout lorsque l’on voyage en bus puisqu’il faut compter 12 h par la route.

Petite ville de 3 500 habitants, Måløy est néanmoins connue pour être un important port de pêche de la région. Le célèbre express côtier Hurtigruten s’y arrête lui aussi.

Travail saisonnier en Norvège à Måløy

Mais le cadre est magnifique, plein de petites îles voisines, la mer et les fjords bien sûr. Sur la côte, grâce au Golf Stream, le climat reste relativement doux, jusqu’à 25 degrés ensoleillés l’été et rarement en dessous en zéro l’hiver, bien que les journées ne soient plus très longues ! En comparaison, il fait vite -20° dans les terres pendant le gros de l’hiver.

C’est la partie la plus riche de Norvège (entre Bergen et Ålesund), d’une part grâce au climat, et d’autre part grâce aux activités offshore, c’est-à-dire le pétrole et la pêche.

Une petite chose amusante à souligner et à laquelle je n’aurai pas forcément pensé : il existe même de jolies plages en Norvège ! J’avoue, l’eau était un peu fraîche pour moi. À vue de pied, je dirais 12/13 degrés. Les pieds dans l’eau, sur une petite plage déserte de sable blanc, au milieu du mois de septembre en Norvège… Qui l’aurait cru ???

Plage de Raudeberg - Norvège

La collocation

Si vous envisagez un travail saisonnier en Norvège, il vous faudra très probablement vivre en collocation pendant votre saison. Les loyers sont chers, les logements saisonniers disponibles se remplissent vite et les Norvégiens le savent et en profitent.

Dans la maison où j’étais lors de ma première saison, on payait environ 200 euros de loyer par personne et par mois. Ce n’est pas grand-chose compte tenu des salaires, mais multiplié par 8, cela donne quand même un loyer conséquent que vous préfèrerez éviter de payer seul(e) si votre but est d’économiser pour voyager.

Ma collocation lors de mon travail saisonnier en Norvège

Mais cela peut donner des colocs aussi originales qu’inattendues. Les jobs saisonniers « bas de gamme » comme les usines de préparation et d’emballage de poissons ou la cueillette des fraises sont largement délaissés par les Norvégiens. Du coup, de nombreuses nationalités se côtoient pendant les saisons. J’ai par exemple partagé une petite maison avec 8 Suédois (enfin 1 Suédois et 7 Suédoises pour être précis !). Il y a également beaucoup de travailleurs polonais, roumains, russes et autres pays de l’Est, mais aussi des Philippins, Thaïs et immigrés asiatiques.

Les Norvégiens parlent tous très bien l’anglais pour la grande majorité. C’est parfois plus difficile avec les travailleurs de l’Est, mais toutes ses nationalités se mélangent très bien dans l’ensemble.

Lors des journées de repos, il est amusant de retrouver tout le monde sous un autre jour le soir au bar du village. Il y en a même DEUX à Måløy, plus une petite discothèque !

Le travail en Norvège

Mon travail consistait à emballer les poissons que les bateaux de pêche venaient décharger. Suivez ce lien pour retrouvez plus de détails sur ce travail sur ce job saisonnier en Norvège. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, travailler en Norvège, quand on arrive de France, ça change la vie.

- Le salaire

D’abord, les salaires sont beaucoup plus élevés, cela saute aux yeux assez rapidement. Dans l’entreprise où j’ai travaillé quelques saisons, le salaire horaire était d’environ 15 euros par heure. En comparaison, le SMIC en France était à l’époque autour de 8 euros par heure. Et ceci pour un des boulots les plus en bas de l’échelle sociale ! Quand je parle du salaire minimum français (censé être une bonne chose, un acquis social), on me rit au nez du genre : « Quoi, c’est tout ? ».

Je vous renvoie vers cette page Wikipédia pour retrouver les salaires moyens par pays. Il est vrai que la couronne norvégienne a beaucoup chuté ses dernières années, mais c’est plutôt le point suivant qui fait tout l’intérêt d’un travail saisonnier en Norvège.

Ce qui accentue encore davantage cette différence, ce sont les majorations. Tous les jours, après mes 8 heures de travail (incluant une pause payée de 30 minutes pour manger), mon taux horaire était majoré de 50 %. Comme les grosses journées sont assez courantes dans ces jobs saisonniers en Norvège, je passais souvent à plus de 22 euros de l’heure. Sans diplôme. Sans qualification. Après 13 h de boulot dans la journée, la majoration passe à 100 %, cela arrivait moins souvent, mais c’est arrivé. Et ce n’est pas tout. Puisque l’on dépend des bateaux et donc du temps, il est aussi fréquent qu’on travaille le week-end. La journée de samedi est majorée de 50 %, puis 100 % après 8 heures de travail. Et le dimanche est majoré d’emblée de 100 %. Une bonne journée de taf un dimanche rapportait facilement plus de 250 euros. Autant, j’ai comparé le taux horaire de base avec le SMIC en France, autant pour les majorations, je vous passe la comparaison.

- Le respect

D’autre part, la seconde différence fondamentale qui m’a tout de suite frappée, c’est le respect dont bénéficient tous les travailleurs. Immigrés, bas de l’échelle sociale, travail à l’usine, peu importe, les gens sont reconnaissants du boulot que vous faites. Les repas payés, les pauses supplémentaires lors des très longues journées (pauses payées et repas compris), les pots de fin de saison, les paquets de saumons fumés à tout le monde pour Noël et j’en passe. Y compris pour nous autres immigrés !

Félicitations les norvégiens, cela n’existe pas en France. Même dans les meilleures boites. Du respect, plus le salaire qui va avec, on peut tout faire grâce à ça. Et c’est vrai qu’il faut bien ça…

- La pénibilité

Il ne faut pas se voiler la face pour autant. Si c’est bien payé et si les gens sont reconnaissants du travail accompli, c’est bien parce que c’est ingrat ! Un travail saisonnier, c’est une année en quelques mois, il faut compenser. Les 35 h par semaine, ça n’existe plus.

Travail saisonnier en Norvège - Maaløy Seafood AS

Emballer et expédier autant de poissons que possible, c’est tout ce qui compte. Les journées de plus de 15 h sont légion. Il fait froid et humide, l’odeur de poisson est écœurante même si l’on finit par s’y habituer. Le soleil se fait rare en plein milieu de l’hiver norvégien, même en étant plutôt au sud du pays. Le pays est sous la neige pendant 6 mois.

À l’inverse, en début de saison, il peut se passer des jours, voir des semaines sans qu’il y ait de boulot. Sur une petite île en Norvège, on s’emmerde ferme. La vie est plus chère qu’en France, et le but est d’économiser. Il faut aussi savoir patienter.

Au travail, pas question de se tourner les pouces ou de glander. Beaucoup de gens des pays de l’Est rêvent de venir travailler ici et ils ne sont pas fainéants. Si vous voulez garder votre place, il faut montrer que vous le voulez. Sinon, un remplaçant sera vite trouvé. Et le boulot dans l’industrie de la pêche ne fonctionne presque qu’au bouche-à-oreille. Pas de petites annonces. Si vous bossez bien, des portes s’ouvriront. Sinon, vous aurez raté votre chance, pas de seconde vie ici.

En conclusion

Un travail saisonnier en Norvège peut être un excellent moyen d’économiser rapidement pour pouvoir voyager longtemps par la suite, tout en constituant en plus une expérience incroyable et en somme, un voyage en soi.

Attention en revanche, ce n’est pas pour les âmes sensible.

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