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Trek du Stok Kangri (6 153m) à Leh | Ladakh indien

Le Ladakh est l’un des plus beaux endroits pour trekker dans l’Himalaya. Et qui dit Himalaya, dit les plus hauts sommets du monde !

Si gravir des sommets est l’un de vos objectifs, vous êtes au bon endroit. Entre le massif de Nun-Kun et son point culminant à 7 135 m, la chaîne de Karakoram entre le Ladakh et la vallée de la Nubra culminant à 7 513 m et le massif du Stok Kangri avec son sommet à 6 154 m, les choix ne manquent pas.

Ici, je vous parlerai de ce dernier, le Stok Kangri, qui est l’un de sommets de plus de 6 000 mètres d’altitude les plus faciles du monde. Ne vous y trompez pas, ce n’est pas facile pour autant !

Le trek du Stok Kangri

Voilà dans un premier temps quelques informations dont vous pourriez avoir besoin si vous planifiez de tenter l’ascension du Stok Kangri.

Je vous invite ensuite à lire le récit de mes expériences pour comprendre les raisons de mon échec lors de ma première tentative et les conditions de ma réussite lors de la seconde.

- Généralités

Le Stok Kangri, dont le sommet culmine à 6 150 mètres d’altitude, est un trek réputé au Ladakh, et tout particulièrement à Leh, pour 3 raisons principales :

  • Le départ du trek est situé à seulement une heure de voiture de Leh ;
  • C’est l’un des 6 000 m les plus faciles à gravir, sans aucune véritable partie technique ;
  • La troisième raison que l’on entend moins souvent, mais qui est pourtant évidente, c’est un des plus beaux treks au Ladakh !
L’ascension du Stok Kangri nécessite un permis qui peut facilement s’acquérir dans les nombreuses agences de Leh.

Si vous arrivez du Népal et que vous avez trekké dans le massif de l’Annapurna par exemple, ici ce sera bien différent. Pas de guesthouses toutes les heures si vous voulez vous arrêter et manger une pizza ou des pâtes. À la place, vous aurez un guide (indispensable, voir plus bas) et 3 mules qui porteront tentes, nourriture, piolets, chaussures de neige et crampons pour tous les participants du trek (indispensable aussi) !

Enfin, si vous avez la chance de gravir le sommet, vous aurez une vue imprenable sur l’ensemble de la chaîne de l’Himalaya, avec notamment le K2, le deuxième plus haut sommet du monde, situé au Pakistan.
Au départ du trek du Stok Kangri - Ladakh
conseils_astucesConseil :
Si vous comptez faire un trek au Ladakh, prévoyez plusieurs jours de marges, avant et après. D’une part pour vous laisser le temps de vous acclimater avant, puis de vous reposer après. D’autre part, si comme moi vous tombez pendant une période de grève et que la plupart des magasins sont fermés, vous ne pourrez pas acheter d’équipements si vous avez besoin de quoi que ce soit. Et pour gravir 6 000 mètres, vous aurez sûrement besoin de quelques extras de dernières minutes !

- Nécessité d’un guide

De la même façon que l’on s’en dispense très bien dans les principaux treks au Népal, un guide est absolument indispensable ici, à moins que vous ne sachiez exactement ce que vous faites (mais dans ce cas, vous ne viendriez probablement pas gravir le Stok Kangri, plutôt le K2 non loin), car bien qu’il n’y ait pas de partie technique à proprement parlé, le chemin n’est pas toujours simple à suivre.

Début de l’ascension après le camp de base (Entraînement, car se fait de nuit)
La traversée du glacier dans l’ascension du Stok Kangri

Cerise sur le gâteau, tout cela se fait de nuit, puisque vous voulez arriver au sommet de bon matin pour assister au lever du soleil, mais aussi et surtout pour pouvoir redescendre avant que la neige ne ramollisse trop.

Dernier mur avant l’arrête finale dans l’ascension du Stok Kangri (Vue d’en haut)

- Déroulement du trek

Le trek se déroule normalement en 4 à 5 jours depuis le village de Stok, selon les conditions climatiques, la période de l’année (quantité de neige) et le nombre de groupes tentant l’ascension, et bien sûr selon vos propres conditions physiques et d’acclimatation (5 à 6 jours depuis Spituk permettent une meilleure acclimatation).

Le programme ressemblera plus ou moins à cela :

conseils_astucesBon à savoir :
Les deux premières journées ne présentant que de courtes distances à parcourir peuvent aisément être combinées en une seule si vous êtes entraîné et acclimaté. Si vous avez un doute, ne forcez pas votre chance, car au moindre signe de mal des montagnes, il vous faudra faire demi-tour.

Première ascension du Stok Kangri - L’échec

Mon récit (à chaud) de ma première tentative d’ascension et les raisons qui ont fait que notre tentative était vouée à l’échec avant même d’avoir commencé. N’hésitez pas à ne pas vous en inspirer si vous souhaitez mettre toutes les chances de votre côté !

Raaaaagh. Je n’aime échouer, mais alors vraiment pas ! Vous l’aurez compris, nous n’avons pas atteint le sommet du Stok Kangri. Frustration, déception et énervement sont au rendez-vous. On a dû rebrousser chemin à cause d’une très mauvaise organisation, d’un guide incompétent et de certaines personnes de notre groupe qui étaient venues se promener (nous étions 7 finalement). Bordel, monter un 6 000 m, c’est pas juste une petite ballade, il fait froid et ça monte, on pourrait s’y attendre pourtant, non ?

Je vais tenter un petit résumé de ce trek, qui malgré tout était fabuleux encore une fois. Nous sommes partis de Stok, un petit village à côté de Leh dans le Ladakh indien. Les 2 premiers jours ont été plutôt faciles, 4 h et 2 h de marche. Deux campements bien différents de ceux que j’ai connus au Népal pour passer la nuit. Ici, tentes et neige, pas de pizzas.

Sur le trek du Stok Kangri au Ladakh
Les toilettes du camp de base du Stok Kangri à 4 969 m d’altitude

J’ai été très impressionné par les toilettes : un petit cabanon, avec un trou et une accumulation de choses et d’autres dans ce trou plutôt asphyxiant…

Mais le fait de laisser la porte ouverte permettait d’évacuer la plupart des odeurs d’une part, et d’autre part d’avoir une vue imprenable sur la vallée et les montagnes enneigées. Une expérience intéressante !

Hormis le fait que notre guide est arrivé encore bourré de la veille le 1er jour (erreur n° 1 = guide incompétent) et qu’on a dû l’attendre régulièrement pendant le 1er jour de marche, tout s’est plutôt bien passé.

Puis la fameuse nuit de l’ascension est arrivée, ce qui n’était pas plus mal, car il est difficile de dormir à cette altitude (5 000 m). Du coup, se réveiller pour aller marcher en pleine nuit au lieu de se retourner dans un duvet sous une tente, c’est bizarre, mais pas trop dérangeant. Réveil 1 h du matin, au lieu de 23 h 30. Même si cela peut sembler être un point positif, avec la neige qui tombe et qui fond dès que le soleil apparaît, il faut rentrer le plus tôt possible pour ne pas trop s’enfoncer sur le chemin du retour. (erreur n° 2 = mauvaise organisation)

Nous commençons à marcher, lampe frontale… sur le front et grosses chaussures… aux pieds. Une bonne montée pour attaquer, puis nous devrons nous aventurer dans la neige pendant deux à trois heures, avant de traverser le glacier. Il restera ensuite la montée finale (600 m de dénivelé dans une pente à 30 degrés… piolet indispensable), puis à longer la crête pour atteindre le sommet.

Après 3 h de marche, enfin plutôt 2 h effectives puisque le reste du temps est passé à attendre les retardataires (erreur n° 3 = groupe trop nombreux), une personne se plaint d’avoir les pieds congelés et de ne plus pouvoir avancer. (erreur n° 4 = mal équipé)

Pas de problème, le plus important : la santé avant tout. On informe notre guide. J’admire sa réponse : « Bien, alors tu dois faire demi-tour tout seul, nous on continue ». Waouh, comment un guide peut dire à quelqu’un qui se sent mal de retourner tout seul au camp de base, qui plus est de nuit ! Je donne mon opinion au guide, qui me répond gentiment que s’il ne rentre pas tout seul, alors tout le groupe doit retourner au camp de base ! (erreur n° 5 = plusieurs accompagnateurs si groupe nombreux)

Trente minutes de discussion par -7 degrés alors qu’il neige, on se refroidit vite lorsque l’on s’arrête de marcher. (erreur n° 6 = s’arrêter/hésiter/attendre) Nous décidons de continuer. Vingt minutes plus tard, cette fois Diego se plaint d’être extrêmement fatigué. Nouvel arrêt, ils décident de retourner tous les deux au camp de base. (erreur n° 7 = mal acclimaté) C’est plutôt une nouvelle rassurante.

Nous arrivons au pied du glacier, la neige fraîche a recouvert les crevasses. Il nous faut nous encorder, le guide en tête. Mais non, le guide nous dit que cela n’est pas nécessaire et que de toute façon, avec toute cette neige il ne sera pas possible d’atteindre le sommet, il nous faudra nous aussi faire demi-tour après le glacier. Le ciel se dégage, mais deux autres personnes décident également de s’arrêter ici. On attend, on attend, il fait froid, je deviens fou. On rentre finalement au camp, il s’est arrêté de neiger peu après et il faisait grand soleil à notre arrivée au camp de base. Il a fallu 4 h pour arriver où on était, il m’a fallu une heure pour rejoindre ma tente.

Du camp de base, nous sommes redescendus à Stok dans la journée au lieu du lendemain, car Diego s’est retrouvé avec le mal des montagnes. Heureusement qu’un trekkeur compétent a pu le prévenir, nous prévenir, et prévenir notre guide que c’était le mal des montagnes. Je pensais que c’était simplement un excès de fatigue. Le « pseudo guide » n’avait même pas réagi. Diego s’est senti mieux dès qu’il est redescendu.

Je redeviens énervé en racontant cela, mais malgré tout, c’était une très belle expérience. Et nous avons imposé à l’agence de merde nous ayant vendu ce trek une bonne réduction pour s’être foutue de nous. Ce n’était pas la moins chère pour rien finalement. Bref, frustration et déception. Je regrette vraiment de ne pas avoir essayé au moins.

La vie sauvage sur le trek du Stok Kangri
Les mules qui sont d’une aide précieuse pour monter tout le nécessaire !

Après un bon restaurant hier et une bonne nuit de sommeil, nous partons ce matin déjeuner avec Diego. Robert, un bon marcheur autrichien qui était dans notre groupe, arrive au même endroit pour déjeuner lui aussi. Il nous annonce qu’il veut retenter l’ascension ! Je me dis : « Cool, pourquoi pas ». Je lui demande : « Quand ? ». Il me répond : « Dans 2 h ! ». Je me dis : le con !

Je réfléchis, mais non je ne peux pas repartir aujourd’hui alors que nous sommes rentrés hier, avec 10 h de marche dans les jambes, en m’étant levés à 1 h du mat ! Putain, le con  !

À la place, je repartirai demain ! Je rejoindrai Robert et un américain qu’il a rencontré directement au 2d camp de base puisque les deux premiers jours peuvent facilement être combinés. Je gagne un jour de repos, je monte au camp directement et je retente l’ascension, mais dans de bonnes conditions cette fois…

Seconde tentative - le sommet à 6 153 mètres !!!

Cette seconde tentative dans la foulée de la première fut la bonne. Les différences principales furent les suivantes :

L’ombre du sommet du Stok Kangri sur l’Himalaya et le Zanskar

À nouveau, mes impressions à chaud, un peu plus enjouées cette fois !

J’y suis monté !!! La deuxième fois aura été la bonne ! Ci-dessous, une photo de moi au sommet du Stok Kangri à 6 153 mètres d’altitude, essayant d’être le moins crispé possible  !

Au sommet du Stok Kangri - Inde
Vue du sommet du Stok Kangri à 6 153 m

Nous étions encore bien loin du sommet lors de la première tentative. Cette fois-ci, nous sommes partis à 23 h 45 du camp de base. Vers 2 h du matin, nous avions déjà traversé le glacier et l’on s’apprêtait à enfiler nos crampons pour la montée finale. À ce moment-là, dans la nuit, sous un ciel magnifique, nous pouvions commencer à distinguer le sommet. Il ne nous restait plus que 500 m de dénivelé. Mais en temps de marche, nous étions en fait beaucoup plus près du camp de base que du sommet !!! C’est à ce moment que la 3e personne de notre groupe a fait demi-tour avec l’accompagnateur. Nous étions alors plus que deux et notre guide.

J’ai failli craquer un peu avant le sommet. C’est l’une des choses les plus dures que j’ai accomplies physiquement. Il devient tellement difficile de respirer, et la pente est tellement raide… À ce stade, il faut presque compter 50 minutes pour faire 100 mètres ! Concrètement, cela donne plus ou moins ça : on marche 5 pas, puis il faut s’arrêter 2 min pour reprendre un tout petit peu sa respiration. Mais il est déjà temps de repartir sinon le froid devient trop important. À nouveau 5 pas et à nouveau 2 min de repos. Puis seulement 3 pas et là, 5 min d’arrêt sont indispensables après autant d’efforts ! (distance parcourue = 15 m !!!) Le sommet n’est pas loin, mais l’on avance si lentement. Chaque pas devient un exploit.

Après presque 4 h de montée épuisante, nous arrivons sur l’arête. Il nous reste 40 m à accomplir le long de cette arête. Ce n’est pas très rassurant tout ça, mais ça ne monte presque plus. Le plus dur est fait, plus question d’abandonner !

Nous arrivons enfin tout en haut, le soleil se lève juste, il est 5 h 45. La fatigue n’existe plus, je respire bien. Seuls le froid glacial et la vue incroyable nous entourent. On prend quelques rapides photos, d’abord en enlevant un gant, puis finalement en les gardant ! Quelques minutes s’écoulent, nous regardons 2 autres groupes qui nous suivent, essayant eux aussi d’atteindre ce sommet (6 autres personnes y parviendront ce matin-là, sur une vingtaine, 4 groupes au total). Nous avons passé 30 min là-haut, qui ont semblé n’en être que 5 !

Le guide nous réservait une petite surprise pour redescendre : un toboggan de plus de 500 m de long ! On s’est encordé (heureusement d’ailleurs), puis on s’est lancé dans la descente, assis sur les fesses, glissant sur la neige. TOUT DROIT ! Vingt minutes pour descendre, au lieu de 4 heures pour monter. Dommage que ça ne marche pas dans l’autre sens. J’ai bien bien flippé, la corde m’a évité le pire plusieurs fois ! Nous étions de retour au camp de base vers 9 h, après avoir retraversé le même chemin, mais de jour cette fois. Nous avons ensuite dormi toute la journée.

Je suis vraiment content d’être parvenu à me hisser jusqu’au sommet du Stok kangri. Je n’ai pas d’autre point de comparaison, mais pour un sommet dit « facile », c’est quand même très loin d’être facile !

Voilà pour mon expérience du Stok Kangri, un trek magnifique, un sommet à plus de 6 000 mètres et des souvenirs gravés à jamais dans ma mémoire. Et vous, seriez-vous prêt à tenter l’ascension du Stok Kangri dans le Ladakh indien ? Expérience inoubliable et sensations fortes garanties !!!

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